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Une carrière en communication toute tracée, Nadège Witkowski a vu son parcours professionnel bouleversé par un concours culinaire. En un an, cette Bruxelloise est passée du statut d’ « account manager » dans une agence de pub à celui de jeune cheffe d’entreprise Horeca. Depuis décembre 2022, elle est aux commandes de Wantany, son restaurant de raviolis chinois situé dans le quartier du Sablon. Débriefing sur une transition éclair en forme de grand écart.
Nadège n’est pas tout à fait une inconnue, du moins pour les spectateurs de Tipik. En 2022, elle participe avec une amie au concours My Tiny Restaurant, qui propose à des cuisiniers amateurs de simuler la création de leur propre restaurant. « Ce concept mono-produit de wantans, je l’avais eu plusieurs années auparavant en rêvant à ce que je ferais si je gagnais à l’Euromillions. Et puis l’idée est restée sous cloche jusqu’au concours. » Finaliste de l’épreuve mais toujours en poste dans son agence de pub, Nadège fait face à une décision qui risque de changer sa vie
À 27 ans. « Le concours m’a bien rassuré sur la légitimité de mes recettes, mais j’étais aussi bien consciente de ne pas encore avoir les épaules pour assurer l’envers du décor, l’administratif, la gestion du personnel, le légal… L’envie de tenter l’aventure dans la restauration était forte, mais il me manquait des outils. »
Sa notoriété nouvelle en vent porteur, Nadège fait un pas de côté, s’arrange avec son employeur pour une pause-carrière et intègre Kokotte, l’incubateur Horeca de hub.brussels. « Pendant 4 mois, j’ai pu tester Wantany en conditions réelles, avec des vrais clients et des vrais fournisseurs, sans prendre de risques financiers. Une période hyper formatrice puisque je me suis mise à niveau sur les démarches administratives, l’Afsca et les normes d’hygiène tout en profitant des conseils de spécialistes propres à l’agencement d’un restaurant comme la façon de mettre en avant un prix sur un menu ou de disposer le pain sur la table. C’est clairement cette période qui a fait passer Wantany, de l’état de projet à celui de véritable entreprise. »
Les wantans de Nadège trouvent très vite leur public. Hasard, chance ou opportunité, parmi ses clients se trouvent un jour des restaurateurs cherchant un repreneur pour leur établissement au Sablon. L’affaire est conclue dès le lendemain, Wantany pose ses casseroles définitivement au 23 rue de Rollebeek. Un emplacement premium.
« J’ai eu de la chance c’est sûr et il en faut. Mais le conte de fées s’arrête là. Au quotidien, c’est un engagement total et le stress qui va avec. Il faut l’accepter, garder sa détermination et toujours penser solution plutôt que problème. » Pas d’angélisme ni de naïveté donc pour Nadège qui a découvert en express les exigences propres à ce secteur dans lequel les marges sont le véritable nerf de la guerre.
« Si je devais donner un conseil aux jeunes qui veulent se lancer, je leur dirais qu’il ne faut rien laisser flotter pour garder la maîtrise de toutes les facettes de leur entreprise. La rigueur dans l’organisation est essentielle. Ça peut paraître bête, mais tout bien classer, tout bien sauvegarder, ça peut faire gagner beaucoup de temps en cas d’imprévu. Et il y en a ! » Désormais entourée de sa mère et de sa grande sœur, Nadège s’est créée un univers de travail sur mesure où elle peut se concentrer sur ce qu’elle préfère faire : régaler ses clients avec ses recettes familiales revisitées.