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Oui, jeunesse et entrepreneuriat peuvent faire bon ménage. Et même rendre très heureux! Germain Deflandre en est la preuve.
Germain Deflandre est un jeune homme pressé. Et très occupé. Qui gère de main de maître son entreprise Elocos spécialisée dans le SEO. Qui enchaîne les rendez-vous et les visioconférences. Qui déborde de projets. Qui a remporté en 2024 le titre de jeune entrepreneur de l’année. Qui n’a pourtant que 21 ans. Et qui est très heureux de ses choix. «L’étymologie du mot ‘entreprendre’ est ‘prendre en main’», explique-t-il. «C’est ainsi que je conçois l’entrepreneuriat: prendre ma vie en main, avoir des projets, de l’ambition, décider de mener mes propres actions. Ce n’est pas juste monter une entreprise.»
Le jeune chef d’entreprise avait 14 ans à peine quand il a lancé son premier projet. Il achète du textile en gros qu’il revend à la pièce. «A l’époque, je ne savais pas que c’était de l’entrepreneuriat», sourit-il en évoquant la table familiale disparaissant sous les caisses de vêtements. Ensuite les choses vont très vite. Il conçoit des lignes de T-shirts personnalisés destinées à des clientèles de niche puis se passionne pour l’informatique, rend l’e-commerce accessible aux magasins obligés de fermer leurs portes et vend ses premiers websites pendant l’épidémie de covid-19. «A ce moment-là, je me suis dit que c’était le bon moment pour créer mon agence», se souvient-il. «L’étincelle de l’ambition était déjà présente au fond de moi depuis longtemps. Elle s’est transformée en flamme lorsque j’ai vendu mon premier site!»
Si rien ne prédestinait le jeune Nassognard de naissance et Bruxellois d’adoption à ce destin précoce d’entrepreneur, il trouve une écoute compréhensive et bienveillante auprès des siens. Son père, gérant de magasins de bricolage, et sa mère, institutrice, lui recommandent évidemment la prudence sur internet mais le laissent libre de ses choix pour autant qu’il réussisse ses études. Il décide de les poursuivre à Bruxelles, à l’ICHEC. «Je savais que je devais privilégier une grande ville pour son activité économique, entrepreneuriale plus propice au lancement de mon entreprise», analyse-t-il. «Et l’ICHEC s’imposait parce que je voulais intégrer le Start Lab ICHEC, l’incubateur de l’école. Qui m’a été très utile. J’y ai rencontré un mentor avec qui je garde des liens même après avoir quitté l’incubateur. J’ai aussi pu y suivre des formations et me créer un réseau. Fréquenter d’autres jeunes qui entreprennent est vraiment très précieux.»
Aujourd’hui, Germain Deflandre consacre l’essentiel de son temps à Elocos, son agence spécialisée dans le SEO, gère une équipe de sept personnes à temps plein et peut se targuer d’avoir en portefeuille des clients de l’envergure de Toyota. Il termine son master en cours du soir et avoue : «Ma priorité n’a jamais vraiment été l’école. Depuis que je suis en 5e ou 6e secondaire, je m’ investis totalement dans mon entreprise. Et à l’ICHEC, lorsque j’étais inscrit en cours de jour, je n’y allais pas. Les études de commerce sont très intéressantes lorsqu’on voit son avenir dans la finance, dans de grandes entreprises. Mais pour l’entrepreneuriat, rien ne vaut l’apprentissage sur le tas, se lancer et entreprendre.»
Un tel engagement suppose évidemment des aménagements au quotidien: «Quand on entreprend, surtout au début, on n’a pas le choix. Il faut donner la priorité à son projet», admet-il. «J’ai arrêté le sport et je limite mes sorties à une ou deux le weekend car il n’était tout de même pas question de me priver de toute vie sociale et des choses importantes de l’existence. Mes ami.es les plus proches sont pour la plupart aussi entrepreneur.ses. On se rapproche des personnes qui ont la même passion, vivent les mêmes challenges, les mêmes défis. D’autres ne le sont pas du tout et c’est très bien ainsi. Comparer les expériences est enrichissant.»
L’entrepreneuriat épanouit tellement Germain Deflandre qu’il ne perd pas une occasion de partager son expérience et de motiver les jeunes qu’il rencontre. «J’ai eu la chance de trouver ma passion et de débuter très jeune», observe-t-il. «Une fois le premier pas fait, c’est tout naturellement que j’ai continué à évoluer vers ce qui suscite une flamme en moi et me permet de vivre aujourd’hui : l’entrepreneuriat.» Et il insiste : «Je pense que le plus compliqué dans l’entrepreneuriat, c’est de se lancer. On se dit ‘ j’attends la bonne idée’ ou ‘ je n’ai pas trop le temps’. En fait, on se met surtout des barrières mentales parce qu’on a peur. L’échec fera certainement partie du parcours, il y aura des obstacles, des difficultés, mais le plus compliqué c’est le premier pas. Or il est souvent plus simple de débuter quand on est aux études ou encore chez ses parents plutôt que quand on a une famille, des enfants et des charges financières bien plus élevées.» Pour lui, le message est simple: «Si tu possèdes cette flamme pour l’entrepreneuriat et si tu es jeune, vas-y sans attendre pour éviter de te dire un jour que tu aurais dû te lancer plus tôt quand tu subissais moins de contraintes.»