ENPROBEL: la startup verte qui vous débarrasse de vos huiles de friture usagées | YET

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Le constat de Nahla et Imad est simple : plus de 40 % des personnes qu’ils ont interrogées avouent se débarrasser de leurs huiles de friture usagées dans leurs canalisations ou dans leur jardin. Une catastrophe pour l’environnement. Le jeune couple s’est lancé dans l’aventure de l’entrepreneuriat et a gagné le prix de Greenlab.brussels 2018.

Rencontre avec Nahla El Mernissi et Imad Moukkat

Quel est le projet?

ENPROBEL cela signifie un environnement propre pour notre Belgique. On a fondé la société le 31 octobre 2017 à l’âge de 23 ans. On est parti d’un constat assez simple : tout le monde mange des frites mais personne ne sait quoi faire de son huile de friture. On a décidé de se lancer et de proposer un service de collecte vert d’huiles usagées.

En pratique, comment cela se passe-t-il ?

Imaginez un tout nouveau restaurant qui ouvre, il peut faire appel à nos services. Ensemble, on va rédiger une convention de collecte et c’est parti. À l’origine, ce service est gratuit, mais nous sommes dans un marché où la concurrence est de plus en plus déloyale et des gros poissons n’hésitent pas à proposer de l’argent pour racheter les huiles usagées aux restaurateurs. Nous sommes donc obligés de nous aligner et proposer nous aussi un certain montant pour racheter les produits. C’est une situation tout à fait anormale car ce sont les restaurateurs qui devraient payer pour s’en débarrasser et non l’inverse… De plus, une loi de 2007 stipule que tout professionnel est tenu de faire évacuer ses huiles usagées par une société agréée…

Une fois récoltée, comment s’effectue la transformation de l’huile ?

Pour l’instant nous n’avons pas la capacité financière de transformer nous-mêmes l’huile récoltée. Nous faisons appel à un sous-traitant wallon. Nous nous occupons de la première phase qui se résume principalement à la collecte et à la traçabilité des déchets. Puis, nous livrons chez notre partenaire qui filtre, décante et prépare le produit destiné à être revendu à des grandes sociétés pétrolières.

Comment vous organisez -vous en tant que couples, jeunes entrepreneurs et associés ?

On se répartit les tâches : je gère le « day to day business » : je m’occupe de la partie administrative et je tiens à jour les régies des déchets. Imad est quant à lui, le seul collecteur d’huile. Pour ce qui est de l’association, a deux forts tempéraments et on est deux meneurs, autant vous dire que ce n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Avec le temps, on apprend à se connaître et à composer avec l’autre. Et puis, on a deux lignes de téléphone… si on doit s’engueuler, on s’appelle sur la ligne professionnelle et après on reprend la ligne perso pour parler d’autres choses.

Des conseils à donner à un jeune entrepreneur qui n’oserait pas se lancer ?

Il faut toquer aux bonnes portes, ne pas faire confiance à tout le monde. Un jour, on est arrivés dans un bureau d’un homme qui était censé nous aider et au final, on s’est rendu compte que c’était une petite escroquerie : il encaissait et nous reversait une partie. On peut très vite tomber sur des bonnes personnes comme sur des mauvaises. Il ne faut pas hésiter à diversifier son réseau et ne jamais « mettre tous ses œufs dans le même panier » comme on dit

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