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C’est l’histoire de deux passionnés de musique. Qui ont mis à profit leurs études à l’IHECS pour bénéficier de l’incubateur Boostlab et créer La Bizarie, une asbl vouée à la mise en valeur des artistes émergents.
Il y a le blond et le brun. Le Bruxellois de naissance et le Liégeois d’origine. Le rappeur amateur (éclairé) et le rocker (futur) professionnel. L’esprit rigoureux et l’âme fataisiste. L’héritier d’une lignée d’artistes et le fils d’une famille de sportifs. L’étudiant dans la dernière ligne droite de son cursus et le jeune diplômé à la recherche de son premier emploi. Il y a surtout Maurice (Hammenecker) et Gilles (Pasqualino) qui ont créé, animent, incarnent et nourrissent de grandes ambitions pour La Bizarie, asbl dédiée à la promotion des jeunes talents émergents.
Les deux potes se sont rencontrés durant leur master en communication socio-culturelle à l’IHECS (Institut des Hautes Etudes des Communications Sociales) à Bruxelles. Même si Maurice a grandi dans une famille d’artistes et a déjà une formation musicale alors que Gilles a appris la musique en autodidacte dans un milieu plus sensible au sport, Ils se sont rapidement trouvé des centres d’intérêt communs, dont le rap. Quant à l’envie d’entreprendre, elle était déjà bien présente chez Gilles qui confie : «Cela faisait un moment que j’avais en tête de mettre sur pied un collectif, une asbl qui organiserait des événements ou ferait du management». Un peu moins chez Maurice qui avoue avoir déjà pensé lui aussi à créer sa propre structure, «Sans en faire une priorité absolue pour le futur. Quand on est encore aux études, on ne se dit pas forcément qu’un projet entrepreneurial est pour soi. Mais une chose est sûre: la musique est vraiment ce qui me passionne et c’est dans ce secteur que je veux travailler, peu importe le statut.»
Il leur manquait juste un heureux concours de circonstances, un petit coup de pouce du destin pour resserrer leurs liens et concrétiser leurs aspirations entrepreneuriales. Cette opportunité a un nom: le Boostlab, un incubateur dédié aux jeunes entrepreneur.es proposé comme alternative au stage en entreprise obligatoire pour les étudiant.es de Master 2. Une occasion que Gilles est bien décidé à ne pas laisser passer : «Un copain m’avait dit que cet incubateur offrait une bonne opportunité de développer sa mini-entreprise», se souvient-il. «J’en ai parlé à Maurice et cela s’est fait assez naturellement. On en a discuté. On a postulé, on a été pris et voilà.»
Pendant un petit semestre, les animateur.ices de l’incubateur et des intervenant.es extérieur.es dont les représentant.es de YET animent régulièrement le groupe d’étudiant.es sélectionné.es. «Il est possible d’intégrer ce processus avec juste une idée très vague de ce que l’on veut faire», détaille Maurice. «Le fait d’être entouré d’autres participant.es de notre génération porteur.ses de leur propre projet donne de l’espoir. Petit à petit, on creuse, on envisage ce qui est faisable, comment tout mettre en place. On y va étape par étape. A la fin du processus nous étions prêts à lancer notre asbl, ce qui n’était pas le cas de tout le monde, et La Bizarie a pu voir directement le jour.»
Dans la foulée, les deux néo-entrepreneurs lancent un crowdfunding, organisent leur soirée de lancement, puis un deuxième événement en attendant le troisième pour bientôt, projettent de demander des subsides, emmagasinent les expériences et l’expérience, et apprennent à travailler ensemble. «On a découvert qu’on est complémentaires», sourit Maurice. «Je suis assez organisé alors que Gilles a plus un ‘tempérament d’artiste’. Je me charge plus volontiers de la communication, des affiches ou des visuels alors qu’il s’occupe en priorité des contrats et des discussions avec les artistes. Nous sommes tous les deux à l’aise dans nos missions.»
Cette évolution positive de La Bizarie et de leur collaboration n’empêche pas ses deux initiateurs d’envisager avec une grande lucidité leur avenir dans lequel La Bizarie occupe une place de choix:
Maurice: «Je désire travailler dans le secteur musical, pour un label ou une salle de concert. Mais trouver un emploi est compliqué, surtout dans le domaine de la communication. Souvent les entreprises exigent de l’expérience. Alors, pourquoi ne pas me la forger grâce à la Bizarie ? Par exemple en travaillant à mi-temps pour l’asbl et à mi-temps à l’extérieur. J’aimerais beaucoup que La Bizarie contribue au développement de ma carrière professionnelle et que celle-ci apporte un soutien à la Bizarie. En attendant, j’apprends beaucoup.»
Gille : «La musique professionnelle, c’est mon combat ! C’est vraiment cela que j’ai envie de faire, même s’il n’est pas toujours facile de se projeter. J’essaie de planifier différents projets, dont l’un dans la musique. Je m’efforce d’être de plus en plus rigoureux, professionnel. Et si je ne peux pas me consacrer à plein temps à la musique, j’aimerais beaucoup me tourner vers le management artistique ou le booking pour des événements ou des labels. J’ai le contact facile et jusqu’ici, nous avons toujours eu des bons retours des artistes que La Bizarie a accueillis pour des événements. Je me dis donc que je suis dans la bonne voie.»
Quel que soit leur avenir professionnel, Maurice et Gilles sont heureux de leur expérience à la tête de La Bizarie. Ils ont appris beaucoup de choses sur le monde de l’art, celui de l’entreprise et eux-mêmes. Et ils comptent bien prolonger et élargir l’aventure. « Au début, nous ne savions pas trop si nous désirions que notre projet soit pérenne ou non », observe Maurice. «Pendant le Boostlab, nous avons réalisé que nous voulions vraiment prolonger l’expérience, quitte à commencer doucement.» Et Gilles complète : «Nous voudrions nous agrandir, étoffer et diversifier l’équipe pour pouvoir gérer des événements de plus grande ampleur avec une charge mentale un peu mieux répartie. A deux, c’est beaucoup, beaucoup de boulot même si nous pouvons compter sur l’aide de nombreux bénévoles. Il faudra aussi que nous travaillions à l’obtention de subsides. Cela nous aidera à voir plus clair et à envisager des projets plus importants.»
Maurice l’assure, l’évolution de La Bizarie a déjà commencé : «Pour l’instant, les concerts constituent notre activité principale et notre carte de visite auprès du public», détaille-t-il. «Mais on a aussi d’autres activités toujours en lien avec la mise en avant de jeunes artistes. Gilles manage en partie sa carrière via la Bizarie. Les clips vidéo de musique que je réalise avec mon frère passent aussi par l’asbl. De même que le petit documentaire qui traitera de mon sujet de mémoire.»
La Bizarie est incontestablement dans de bonnes mains. Grâce à Gilles at Maurice, elle contribuera encore à la mise en avant de nombreux artistes émergents.